La crise

Non, je ne vais pas vous parler ici de l'interminable crise sociale et économique, de sa fille naturelle la crise de nerfs, de la crise de foi, avec ou sans "e", ni encore moins de la crise, charmante petite rivière française qui s'écoule paisiblement dans le département de l'Aisne. Non, c'est de la crise de croissance dont je souhaite m'entretenir avec vous. Pas celle de l'enfant, celle de l'adulte. Celle qui s'invite régulièrement dans nos vies pour nous permettre de grandir et d'aller vers plus de paix, de joie et d'harmonie.

 

Étymologiquement parlant, crise vient du grec krisis qui signifie jugement, décision. La crise survient toujours à un moment clé de la vie. Un moment où des décisions sont à prendre. Des décisions parfois reportées aux calendes ... grecques. Tôt ou tard, il faut passer à la caisse et payer la note. Autrement dit, la crise renvoie à la fois à l'idée de douleur et d'opportunité. Ou plus précisément à un moment d'opportunité vécu dans la douleur. A blessing in disguise. Une bénédiction déguisée.

 

 

 

Il y a un an de cela, j'ai vécu un épisode de crise fondateur. Au sortir d'une rupture douloureuse, dans un état émotionnel fragilisé, je me suis retrouvé face au vide. Après deux années et demi sans travailler, à creuser le sillon d'une meilleure connaissance et compréhension de moi-même, la décision tant repoussée ne pouvait plus l'être. Une réponse était exigée. Que faire de ma vie ? Quelle direction lui donner ?

 

 

Heureusement, nous ne sommes pas seul face au vide. J'ai sollicité de l'aide et elle est venue. La cavalerie a chargé. Les lampadaires se sont allumés. La voie s'est éclairée. Un an après cet épisode, je mesure avec gratitude toutes les expériences vécues durant ce laps de temps, court et long tout à la fois. Un truc de dingue, d'une richesse absolue. Car je crois que c'est de ça dont il s'agit ici-bas. Expérimenter. Pour se connaître, se reconnaître. Comprendre qui l'on est, qui l'on souhaite être et décider de l'incarner au quotidien. Est-ce que je tiens à être un crevard et ne penser qu'à moi ou ai-je envie d'aller vers les autres avec amour et compassion ? Ma liberté de choix est totale.

 

La difficulté de la crise est qu'à l'instant où elle est vécue, sa résolution reste hypothétique. La douleur prend toute la place. Mais au cœur de cette douleur peut se nicher une réserve infinie de confiance en la vie. C'est ainsi que je l'ai ressenti. Malgré l'incompréhension et la charge émotionnelle violente, je n'ai jamais perdu le fil. Oui tout ceci a un sens. Ce n'est pas parce que je ne le comprends pas sur le moment, qu'il n'existe pas. J'ai donc avancé pas à pas. De manière hésitante au départ et de plus en plus ardemment par la suite. Une fois l'épreuve traversée, j'ai compris. Et ça a fini de m'apaiser. Crise après crise, je me sens grandir et avancer vers moi-même. Je ne crains donc plus l'inévitable déflagration à venir.

 

 

Et vous, êtes-vous prêt à affronter la prochaine crise ?

 

 

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Commentaires: 3
  • #1

    Flora (lundi, 30 décembre 2019 18:43)

    Cc Sébastien. C'est très inspirant et rassurant ce que tu as parfaitement écrit et décrit... On a souvent peur de la crise même si on sait qu'elle est salutaire parce qu'on sait qu'on va souffrir et qu'il va falloir lâcher des choses... Mais quelle richesse après !!!! �

  • #2

    Flora (lundi, 30 décembre 2019 18:47)

    C'est toujours un grand plaisir de te lire Sébastien. Tes mots coulent comme une source fraîche...

  • #3

    Sébastien (mardi, 31 décembre 2019 14:07)

    Merci d'avoir pris le temps de mettre un petit mot Flora. Je le prends comme un encouragement à continuer d'écrire ;-)