Sensorialité

Les sens comme réponse au sens de la vie ?

 

Les sens comme essence suprême.

Le nectar des Dieux.

Que peut-il y avoir de mieux ?

 

Les sens comme les cinq piliers de la création chapeautés par la pensée non localisée.

 

Toucher, voir, sentir, goûter, entendre, penser. 

Il n'y a rien d'autre que Cela.

 

Nous baignons dans un océan de perceptions, de sensations en perpétuel évolution, et c'est une gourmandise à déguster sans modération.

 

Ce n'est pas solide, ce n'est pas figé, et rien ni personne ne peut se l'approprier.

 

Il peut y avoir l'impression que c'est fade, que c'est passé, que ça serait mieux si c'était autrement, plus fort, plus intense, mais c'est déjà d'une intensité folle.

Ça remplit tout, ça occupe tout l'espace.

 

Pourquoi les enfants sont-ils aussi fascinants ?

Parce qu'ils rappellent à ceux qui l'ont oublié la beauté de ce monde, le goût du paradis perdu.

Tous leurs sens sont en éveil.

Ils n'appliquent pas de filtres à l'expérience vécue.

Elle est brute, sauvage, animale.

Ça pleure, ça crie, ça rit, ça hurle, ça rue dans les brancards.

Sans aucune once de gêne ou de honte.

Jusqu'à ce qu'ils soient rattrapés par la patrouille de l'ordre et de la bienséance.

 

Quel crime de lèse-majesté de vouloir brider l'élan débordant de la vie, de vouloir saper cette liberté qui ne reconnaît ni Dieu ni maître.

Cela n'interdit pas de poser un cadre si la situation l'exige, mais dans cette reconnaissance ardente que la vie est un torrent bouillonnant, furieux, inarrêtable ; un flot continu et ininterrompu d'émotions qui ne demandent pas à être contenues. 

 

Ainsi, les sens peuvent être la porte d'accès à une autre vision du monde.

Une vision du monde détachée de l'importance personnelle et ramenée à sa vraie dimension.

Sa dimension éternelle et sans limite. 

Sa dimension divine.

 

Divinement exquise comme une savoureuse pêche dégoulinant sur le visage, les effluves de café de bon matin, le vent sur la peau, le chant des oiseaux, l'odeur réconfortante de l'humus frais, la volupté d'une étreinte avec un être aimé ou un sourire échangé avec un ou une inconnu(e).

 

Pourquoi un tel attrait pour les sports extrêmes, quand la vie ne tient plus qu'à un fil ténu ?

Parce qu'ils exigent un tel engagement que l'oubli de soi s'impose de lui-même.

Et dans cet oubli surgit l'évidence.

 

Être vivant c'est ressentir.

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Commentaires: 3
  • #1

    Mumu (lundi, 31 octobre 2022 13:32)

    Ouiii Rupert Spira disait Sports extrêmes, Sexe ou drogue... Merci

  • #2

    Marie Scholler (mercredi, 02 novembre 2022 06:11)

    C'est beau Sébastien. C'est juste si bien dit. J'adore. Je pense que je vais le servir lors de mes invitations au cours de yoga. Car c'est cela que nous faisons: sentir, ressentir. Et le corps devient vacant. Dans le sentir, il n'y a pas de séparation. Le vent qui caresse la joue, ressent-on la joue, le vent? Il n'y a pas de séparation. Merci de ce beau témoignage.

  • #3

    Sébastien Sauleau (mercredi, 02 novembre 2022 08:37)

    Merci à toi Marie pour ton chaleureux retour.