La solitude de Dieu

L'expérience directe, sans filtre ni intermédiaire, se traduit notamment par un sentiment de solitude absolue.

 

Puisque je ne suis pas, les autres non plus.

Il n'y a que cette unique présence.

Cette unique conscience indivisible. 

Ce qui est aussi appelé la solitude de Dieu.

 

Le français est une langue éminemment riche, mais le mot solitude peine à exprimer avec nuance les innombrables facettes de cette solitude divine.

L'anglais propose deux sens différents avec aloneness et loneliness pour s'en approcher au plus près.

Pour schématiser, on pourrait affirmer que dans un cas (loneliness) c'est une difficulté, alors que dans l'autre (aloneness), ça ne l'est pas.

 

Et en effet, Dieu qu'elle n'est pas difficile cette solitude !

 

Nul sentiment d'abandon, de misère ou de rétrécissement de la vie.

Ce n'est pas une solitude désespérée, une solitude isolée.

C'est une solitude multiple et variée.

Elle peut être d'une tristesse infinie, tout autant que radieuse et joyeuse.

Ce qui est certain, c'est qu'elle n'a besoin de rien.

Elle se suffit à elle-même.

Elle est plénitude est au-delà de l'entendement.

 

Cette plénitude n'est pas corrélée à la multiplicité des activités.

Dans l'immobilité la plus totale, elle est toujours là.

Ce sentiment de plénitude, l'extase qui en découle, ne réside pas uniquement dans l'accomplissement d'un projet au long cours, mais aussi, et surtout, dans une simple tasse de café ou une toile d'araignée magnifiée par la rosée du matin.

 

Au cœur de cette solitude divine, seul ou accompagné, cela ne fait aucune différence.

C'est une expression singulière, une couleur, une tonalité particulière.

Le monde peut s'agiter à sa guise, l'émerveillement d'être ne se dément pas.

 

Il y a et c'est prodigieux, vertigineux.

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