Prendre soin

A l'époque actuelle, mesure-t-on bien l'importance de « prendre soin » ?

 

Prendre soin de soi, prendre soin des autres.

 

La phrase « prends bien soin de toi » revient comme un gimmick à la fin de nombreuses conversations, mais est-elle bien entendue ?

 

Il ne s'agit pas d'une injonction à être plus égoïste, à ne penser qu'à soi, mais au contraire à s'offrir un espace suffisamment grand qu'il va finir par inclure les autres, et ainsi apporter une qualité de vie bien différente.

 

Pour avoir passé trois jours à masser des gens de multiples origines, de multiples confessions; trois jours à échanger avec des praticiens sur leurs approches et leurs visions dans la bienveillance et le respect; le résultat a été indiscutable, indéniable : un sentiment profond, immense, débordant, de joie et de félicité mêlées.

 

Non, la bienveillance et le respect ne sont pas des gros mots.

Croyez-en un gugusse qui pourtant peut frôler le cynisme parfois, et auquel les bons sentiments trop mielleux et dégoulinants de bave rose bonbon filent des boutons.

Il ne s'agit pas de soulager sa conscience en se présentant comme une « bonne » personne.

Il ne s'agit pas d'être des saints, mais des êtres humains avec leurs fulgurances d'ouverture et leurs fêlures.

Il ne s'agit pas d'apprécier la terre entière, ni de se dire que tout le monde il est gentil, tout le monde il est mignon; car là, clairement, il y aurait erreur de casting.

Je t'aime Vladimir !

 

Dès lors que l'on rentre en relation avec cette intention de prendre soin, d'être là pour l'autre, à son écoute, sans rien attendre en retour, il se produit quelque chose de magique.

On se sent vivant, léger, heureux d'être là, de partager ce moment avec cet autre être humain qui se demande aussi probablement ce qu'il peut bien faire sur cette planète.

Il y a une abolition de la distance, un rapprochement immédiat, une reconnaissance que la séparation est une illusion et que tout est lié, interconnecté; appelez-ça comme vous voulez.

Et de cette reconnaissance découle la compassion.

Elle est inévitable et elle submerge tout sur son passage.

 

Mais voilà, on en revient au point de départ.

Pour prendre véritablement soin de l'autre, sans chercher à combler un manque, cela part de soi.

Cela n'est pas possible autrement.

Comment prendre soin des autres si vous n'êtes pas en capacité de vous occuper du plus intime de vous-même ?

Comment aspirer à l'harmonie si vous êtes en guerre contre vous-même ?

Comment aimer les autres si vous ne cessez de vous dénigrer, de vous rabaisser ?

 

On ne peut donner que ce que l'on a.

 

Cela peut demander d'abattre des murs, d'abaisser des barrières, des protections, de faire voler en éclat des croyances comme le don de soi qui passerait par le sacrifice ou des culpabilités telles que « c'est égoïste de prendre du temps rien que pour soi, une bonne mère ne ferait jamais ça ».

Mais la paix est à ce prix, et la « récompense » est l'irréfutable évidence que tout est à sa place, même quand tout semble aller à vau l'eau.

 

Alors prenez bien soin de vous, vous entendez.

Prenez VRAIMENT soin de vous, et tout le reste vous sera donné de surcroît.

 

« Si je prends soin de l’autre en me négligeant moi-même, j’entretiens la négligence et non pas le soin. » Thomas d’Ansembourg

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Commentaires: 5
  • #1

    Sophie Maumet (mercredi, 12 octobre 2022 09:47)

    Très pertinent Sébastien et Ô combien si juste...

  • #2

    Sébastien Sauleau (mercredi, 12 octobre 2022 10:36)

    Merci Sophie pour ce retour.

  • #3

    Mumu (samedi, 29 octobre 2022 18:33)

    Merci

  • #4

    Indri (jeudi, 25 mai 2023 13:09)

    Merci pour Vladimir:))

  • #5

    Sébastien Sauleau (jeudi, 25 mai 2023 13:17)

    Oui il doit être ravi Indri :-))