Vivant

Je suis.

 

Pouah, la claque !!

 

Pouvez-vous imaginer quelque chose de plus démentiel, de plus incroyable, de plus merveilleux que d'être en vie ?

Pouvez-vous percevoir qu'il n'y a rien de plus grand que d'être vivant ?

 

Je pressens l'objection.

Alors balayons de suite, tous possibles malentendus. 

Je ne parle pas ici d'être heureux tout le temps. 

Je pourrais, mais ce n'est pas le sujet.

Oui, il y a énormément de souffrance dans ce monde.

Elle n'est pas niée.

Mais penchons-nous sur ce qui est en « amont » de la souffrance.

Cette expérience incompréhensible, inconnaissable, impensable d'être en vie.

Tant d'activités cherchent à doper le vivant, alors que nous sommes déjà sous ecstasy.

Dieu est un junky.

 

J'entends que ça puisse paraître banal, redondant, sans saveur. 

Chaque jour semble se répéter, morne et monotone.

Ça ronronne, ça plafonne.

Non, en fait je ne l'entends pas. 

C'est banal, redondant, sans saveur pour qui croit savoir. 

 

« C'est bon ça va, je sais ce que ça fait de manger une pomme, j'en ai ingurgité des milliers ! »

Mais non, pas du tout ! 

Vous n'avez jamais mangé de pomme.

Chaque pomme est une nouvelle pomme. 

Chacune est une invitation à se perdre dans l'inconnu, à regagner le paradis perdu.

La texture particulière, l'odeur singulière, le goût détonnant ; c'est un miracle permanent qui ne cesse de nous être accordé.

Une grâce qui ne cesse de nous être octroyée.

 

Pourquoi croyez-vous que le bébé a ces yeux rieurs, ce sourire ravageur ?

Parce qu'il se laisse pénétrer par le divin. 

Il est le témoin vivant de l'extase goûtée, submergé qu'il est de myriades d'odeurs, d'explosions de couleurs et de vibrations sonores et tactiles.

Tant de diversités, tant de variétés, cela défit l'entendement.

La vie ne connaît pas l'uniformité.

Elle est ingéniosité au-delà de la raison.

Elle est folie qui confine au génie.

 

Quel cadeau – le mot est dérisoire – de pouvoir ressentir toutes ces perceptions qui nous transpercent. 

Et encore, nous filtrons en permanence sinon nous serions foudroyés sur place. 

Nous vivons dans un champ perceptuel infini que nous modélisons sans même nous en rendre compte. 

Et quand j'écris « nous », c'est « Il ». 

Le même « Il » que dans « Il neige ».

Ne prenez pas ces mots au pied de la lettre.

Laissez-vous toucher par ce qui se niche derrière les mots.

 

Cette capacité d'émerveillement du bébé ne vous a pas quitté.

Son regard innocent ne vous a pas déserté.

Il est de toute éternité.

Il semblerait seulement qu'il se voile parfois.

Pourquoi ?

Je ne sais pas.

Peut-être comme les enfants qui jouent à cache-cache pour la joie de se retrouver.

 

Car c'est bien de joie dont il s'agit.

Pas une joie avec cotillons et trompettes, mais une joie douce, tendre et paisible.

Une joie comme une bénédiction, comme une célébration.

La joie d'être.

 

Mon « Je suis » est votre « Je suis ».

Il n'y a que « Je suis ».

Il n'y a que Cela.

 

Pouah, la claque !!

 

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Commentaires: 2
  • #1

    FloW (lundi, 12 juin 2023 14:00)

    Bravo!

    Du Ballet
    Vu D’La Paix

    Mon Don dans l'air sonne
    JE SUIS
    Même si
    Mon Nom est Personne,
    Le lien détenir sans rien projeter,
    Ne rien retenir, ne rien rejeter,
    Car la Paix
    N’est pas fin de la souffrance ou du plaisir
    Mais c’est l’absence de quelqu’un pour s’en saisir
    Ou pour lui dire
    Du balai.
    ;-)
    F.

  • #2

    Sébastien Sauleau (lundi, 12 juin 2023 14:20)

    Toujours un délice ta participation à la danse FloW !! :-)

    Merci infiniment !