Non-effort

Le non-effort est l'essence même de la vie.

 

Paradoxalement, c'est au cœur même de l'effort que le non-effort peut sembler être le plus apparent. 

C'est ce que certains sportifs appellent le flow ou « être dans la zone », et qui est attribué, à tort, à un monceau d'efforts. 

Selon les « spécialistes », le commun des mortels n'y aurait pas accès.

C'est réservé à l'élite des méritants et des pratiquants.

Ah oui, vraiment ?

Les enfants sont dans le flow, les animaux sont dans le flow, les végétaux sont dans le flow.

Même les pierres sont dans le flow.

C'est dire que la zone est étendue !

 

Si le flow se manifeste, pour les sportifs notamment, c'est qu'à force de tout vouloir maîtriser, de tout vouloir contrôler, se présente un infime moment, où la check-list a été parcourue en long en large et en travers, où il n'y a plus rien à penser, plus rien à accomplir. 

Il n'y a plus d'autres options que d'être avec ce qui est.

Dans cet abandon, le flow éclot.

C'est un sentiment de présence totale et absolue. 

Mais c'est plus que cela.

Ce qui est vécu à ce moment là est l'absence de soi.

L'impression que la vie se déroule sans l'intervention de qui que ce soit.

La mise en terre d'une vie de misère.

La vacance du pouvoir, la vacance du vouloir.

 

C'est tellement fort et intense que ceux qui y goûte n'ont qu'une envie, y goûter de nouveau.

Alors, ils produisent des efforts dans ce sens, et évidemment c'est voué à l'échec.

Tant que je veux, le flow reste tapi dans l'ombre de l'existence.

Timide, il attend patiemment son heure.

Il est le ciel bleu derrière les nuages.

L'écran derrière le film.

L'un sans un second.

Il est tout ce qui est.

  

Si je cours en montagne, parfois je me sens pris d'une folle envie d'attaquer à la baïonnette une montée raide comme un piquet, tel un chamois sous ecstasy.

Jambes qui brûlent, poumons en feu et pourtant je ne ressens aucun sentiment d'effort.

C'est tellement grisant que ça provoque une allégresse délirante malgré le corps qui crie à l'agonie.

Dans la descente, c'est l'intelligence naturelle de la vie qui s'exprime.

Je ne suis pas ce corps qui dévale la pente à tombeaux ouverts.

Ça rit, ça crie, ça court, ça glisse, ça dérape, une rigole, ça s'envole.

 

Mais qui descend ?

Je suis partout et nulle part à la fois.

Je suis un virtuose de la vie, un prince de l'alchimie, un bouquetin, un indien.

Je suis pied-agile jusqu'à ce que je me prenne un gadin et atterrisse sur les mains.

Voilà ce qu'est la simplicité d'être en vie.

Il n'y a pas d'effort à faire pour rire, pleurer, penser, aimer.

Il n'y a pas d'effort à faire pour être.

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Commentaires: 4
  • #1

    FloW (mardi, 22 août 2023 14:44)

    Go With The Flow

    Tic tac tic
    Gros
    Y’a l’Flow
    Qui rapplique
    Toc toc
    Quand c’est con
    C’est bonduelle
    Mais c’qu’est bon
    C’est quand l’Seb
    Me provoque
    En non-duel
    Y m’tend l’micro
    Merci pour l’invit’
    D’faire péter la nitro
    Et la dynamite
    Pour qu’j’me la pète
    Sans fêler les vitraux
    L’jour de la fête,
    Tapi dans l’ombre
    De l’existence
    Ravi dans l’sombre
    Sans résistance
    A l’afflux de la lumière,
    A l’affut ça fume,
    Y’a l’Flow
    Qu’affute sa plume
    Et sa lame,
    Dans sa hutte, sa tanière,
    Y’a sa flûte
    Son calame
    Sa bannière,
    Les rayons d’la Lune
    Et du Soleil
    Tracent les sillons d’la dune
    Hors du sommeil
    Y’a l’Flow qui s’manifeste
    Si tu rends lame t’y restes,
    De taille honnête
    Il aiguise le fil de la flamme
    Sa baïonnette
    Tisse le fil de la trame
    Pas marionnette
    Ni pantin
    Le trouble fond dans l’miroir
    Sans tain
    Dans l’double fond du tiroir
    La flamme s’allume
    S’éteint
    Sur l’enclume
    Ça crame la brume
    L’étain
    Est un sel
    Que consume
    L’étincelle
    Qui mets l’feu au baril de poudre
    Quand le ciel se quadrille de foudre
    C’est la fusion froide à haute température
    Sans illusion fade, sans faute, sans les ratures,
    Bien balaise
    En rut
    En chaleur
    Ça carbure
    Y’a d’l’a braise
    Grand pont, p’tit pont
    Sans but
    Beau parleur
    J’suis à l’aise Blaise
    Quand ça fulgure
    Sur la falaise
    Comme au cœur du piton
    De la fournaise
    Y’a l’Flow qui s’manifeste
    Plante ses crocs
    Sans qu’l’ami peste
    Car l’âme y reste
    Sans ego,
    Le Loup hurle à la Lune
    Les poils se dressent sur l’échine dorsale
    Le fou sur la lagune
    Déramait
    Démarrait
    Des marais
    Mais jamais
    L’Etoile ne s’blesse sur l’épine d’or sale,
    Expert taoïste
    A l’école du Wu Wei
    Sans antagoniste
    Il recolle Lune, Soleil,
    Les phares vont te ravir
    Dans l’Art du Non Agir,
    Avant l’air
    Sur l’eau du golfe
    Du Lion
    A l’envers
    Le Flow c’est le Wolf
    D’Union,
    Quand t’arrêtes de vouloir
    La Lunaire
    Tu vois au bout du couloir
    La Lumière,
    Flow l’fumiste
    L’alchimiste
    Partisan du moindre effort
    Trop feignant pour faire semblant
    Trop puriste,
    Artisan sur l’point d’éclore
    Artiste
    Harpiste
    Trop saignant pour être sans gland
    Glandeur
    Glandant
    Malin
    En candeur
    Enchantant
    Merlin,
    Dans l’Flow
    Y’a mon « F »
    Y’a l’non Ef’
    Y’a mon essor
    L’As-tronef
    Du Non Effort.

    ;-)

    F.

  • #2

    Sébastien Sauleau (mardi, 22 août 2023 14:48)

    Pouah, en grande forme le FloW !! :-)

    C'est la canicule qui te met le feu comme ça ?!!

    En tout cas, chapeau bas !

  • #3

    FloW (mardi, 22 août 2023 15:03)

    Lupus canis
    Hurle
    A la cani
    Cule
    De Canis Majoris
    Clavicule
    De Sirius.

    ;-)

    F.

  • #4

    FloW (vendredi, 25 août 2023 13:53)

    Le Cri Du Coyote

    A San Pedro
    L’infusion de cactus local n’est pas pour les lopettes
    L’intrusion du rictus vocal fait apparaître les fossettes
    Le peyotl te transforme en chien sauvage
    Du désert qui fait de la peau un parchemin
    Le coyote est branché à haut voltage
    Il lèche le crapaud tel le bandit d’grand chemin
    Il est hors des sentiers battus
    Ou
    Il mord les rentiers mafflus
    Il est du genre solitaire et taiseux
    Pas d’coloc’
    Pas d’colloque
    Mais faut s’y faire
    Il vocifère
    Parfois braiseux
    En colère
    Son cri est son colt
    Son croc est son projectile
    Au trot puis survolte
    Façon croco, fait son reptile,
    Il fait parfois parler la poudre
    A canon
    Ou bien d’escampette
    Il sait parfois s’armer de foudre
    Anacon
    Da
    La bonne franquette,
    Jamais en laisse
    Il s’en laisse pas compter
    Le roux bichon,
    Indémontable
    Il se laisse pas monter
    Le bourrichon
    C’est l’indomptable,
    Il maîtrise le lexique
    C’est la classe
    Du Mexique
    Du Texas
    Si tu crois qu’la dune est équipée pour lui barrer la route
    Eh mec, mon pote t’es qui là ?
    Si tu vois qu’la Lune s’est éclipsée, cours lui narrer ta joute
    Avec un shot de tequila
    Elle va te dire la rose, la messe câline
    Oublie le rot’, et godzilla
    Pas b’soin d’tirer la dose de mescaline,
    Crache le contre rôle
    Lâche le contrôle
    En trois pas, l’onde va s’écouler
    L’effet et cause ne font qu’un
    Crois pas qu’le monde va s’écrouler
    Si tu prends pas les choses en main.

    ;-)

    F.